Oudong, dans la province de Kandal à 40km de Phnom Penh, était autrefois une résidence royale et capitale du Cambodge. Elle a joué un rôle important pendant plus de 250 ans.
La colline à double mamelon d’Oudong est le reflet de la gloire passée de cette ancienne cité. Elle abrite une nécropole royale monumentale où reposent plusieurs souverains.
Pour découvrir la colline d’Oudong, il faut gravir un certain nombre de marches. Une fois au sommet, vous serez récompensé par une vue panoramique fantastique sur la campagne, les rizières et le Tonlé Sap. L’ascension peut sembler un peu ardue, mais elle en vaut la peine. C’est un spectacle saisissant qui vous permettra d’apprécier la beauté naturelle du paysage cambodgien.
Une fois au sommet, vous pourrez vous promener et vous imprégner de l’atmosphère chargée d’histoire qui règne en ces lieux. La nécropole royale abrite les tombes de plusieurs souverains. Elle offre un aperçu fascinant de l’histoire du Cambodge et de son passé royal.
Règne d’Ang Duong : Oudong, une cité embellie par un grand bâtisseur
Fondée par le roi Soryovong (Barom Reachea VII) en 1601, Oudong a connu un développement remarquable sous le règne du roi Ang Duong (1841-1850). Ce grand bâtisseur a embelli la cité avec des canaux, des terrasses, des ponts et plus d’une centaine de pagodes. Sous le règne du roi, Oudong a été enrichie par les réalisations de ce grand bâtisseur. Ces réalisations ont suscité l’admiration des visiteurs de l’époque.
En 1863, le roi Norodom Ier a signé un traité avec le lieutenant Doudart de Lagrée. Ce traité garantissait la protection de la France au royaume khmer contre les menaces du Siam et de l’Annam. Cependant, en 1866, le roi prit la décision de faire de Phnom Penh la nouvelle capitale, entraînant le déménagement de la cour. Cela marqua un tournant dans l’histoire d’Oudong.
Malheureusement, pendant la période sombre des Khmers rouges en 1977, Oudong a subi des ravages. Les atrocités commises par ce régime ont causé d’innombrables souffrances et la destruction de nombreux monuments historiques. Sur un versant de la colline, un mémorial a été érigé pour rendre hommage aux victimes de cette terrible période. Il abrite les ossements de centaines de personnes, rappelant les atrocités et servant de lieu de mémoire.
Histoire et reliques sacrées volées
La partie la plus vaste de la colline abrite plusieurs stupas datant de différentes époques. Le premier, Chetdei Mouk Pruhm, renferme les restes du roi Monivong, décédé en 1941. Le roi Norodom Ier construisit le stupa central, Trai Traing, en 1891 pour honorer son père, le roi Ang Duong. Ce stupa est orné de quatre visages de Bayon tournés vers la province de Kandal. Le stupa Damrei Sam Poan, érigé au XVIIe siècle, est dédié au roi Soriyopor. Enfin, le plus grand et le plus récent stupa, édifié en 2002, abrite un os du Bouddha. À l’origine, les gardiens conservaient cette précieuse relique dans un stupa devant la gare de Phnom Penh. Malheureusement, des voleurs ont dérobé la relique en 2013, faisant ainsi d’elle l’objet le plus sacré du Cambodge.
Pagode Preah Arthross : La légende des dix-huit coins
Dans l’autre partie de la colline se trouve la pagode Preah Arthross, dominée par une grande statue de Bouddha. Contrairement à la tradition, cette statue fait face au nord plutôt qu’à l’est. Ce vieux temple, dont le nom signifie « Temple des dix-huit coins » en référence à la structure de ses 18 coudées, symbolise la force et la puissance de l’ancien royaume khmer selon la légende. Selon l’histoire, au XIIIe siècle, un empereur chinois avait envoyé des émissaires à travers l’Asie pour évaluer les potentielles menaces.
Arrivés à Oudong, ils ont vu une montagne avec une ouverture au sommet. Convaincus que l’ensemble ressemblait à un naga, un serpent à plusieurs têtes de la mythologie bouddhiste, et impressionnés par la prospérité de la société khmère, les envoyés ont rapporté à leur empereur que les Khmers étaient déjà très puissants. Ils les croyaient capables de faire apparaître un naga, démontrant ainsi leur force suffisante pour dominer le monde. L’empereur chinois, ne souhaitant pas la guerre, a demandé au souverain khmer l’autorisation de construire un temple à l’emplacement de l’ouverture, avec le visage du Bouddha tourné vers la Chine pour protéger son empire. Le temple fut donc nommé Arthross, ce qui signifie « dix-huit coins » en raison de sa structure.
Trésors cachés sur la colline d’Oudong : Stupas, Viharas et Mosquée témoignent d’une riche diversité spirituelle.
Derrière ces stupas se trouve le stupa Chker Amao, qui tire son nom du chien d’un grand moine vénéré et réputé pour son intelligence. Plus au nord-est, sur la crête de la colline, se trouvent trois petits viharas : Vihear Preah Ko (la vache sacrée), Vihear Preah Keo (la pierre précieuse sacrée) et Vihear Prak Neak (le Bouddha protégé par un Naga). Ces viharas abritent une statue de la vache sacrée, des bouddhas dorés et de magnifiques fresques.
Cette partie de la colline réserve également une surprise avec la petite mosquée Ta Sann. Elle témoigne de la grande tolérance du roi Ang Duong, qui a généreusement donné un terrain de 50 mètres carrés à l’Iman Sann. Celui-ci était originaire du Champa, un ancien empire islamique qui partageait autrefois l’Indochine avec les Khmers. Le roi s’était lié d’amitié avec cet Iman musulman et avait de longues discussions sur le dharma, les principes fondamentaux de leurs deux religions.
Pagode Vipassana et richesse culturelle
Au pied de la colline, se trouve la pagode Vipassana Dhura, qui fait partie d’un vaste centre de méditation accueillant de nombreux moines bouddhistes tout au long de l’année. La salle de prière de la pagode brille d’or à l’extérieur et présente de magnifiques fresques à l’intérieur, avec une grande statue de Bouddha qui trône en son centre. Si vous ne souhaitez pas gravir la colline, vous aurez le plaisir de découvrir ce complexe monastique ponctué de bassins et cette superbe pagode.
La diversité des sites et des croyances présents à Oudong en fait un lieu fascinant pour explorer l’histoire, la culture et la spiritualité du Cambodge
Comment se rendre à Oudong ?
depuis Phnom Penh, vous avez plusieurs options pour vous rendre à Oudong. Vous pouvez choisir de prendre un tuk-tuk, un taxi ou une voiture avec chauffeur. Ces moyens de transport sont facilement disponibles et vous permettront de rejoindre Oudong en environ une heure, en fonction de la circulation.
Une autre option intéressante est de prendre un bateau pour vous rendre à Oudong. Le trajet en bateau sur la rivière Tonlé Sap offre une expérience pittoresque et unique. Vous pourrez profiter des paysages fluviaux et observer la vie quotidienne des communautés riveraines tout en vous dirigeant vers Oudong.
Horaires du site d’Oudong
Le site d’Oudong ouvre ses portes tous les jours de 7h00 à 17h00.